Dans ce dialogue entre la mère, le père et le fils-monstre, les paroles déferlent comme les marées, entraînant avec elles ceux qui ont appris à nager en eaux troubles. C’est tout un monde qui émerge soudain par la force évocatrice des mots, seuls capables de retranscrire la douleur de se sentir étranger face aux autres et face au monde entier. Il ne reste plus, alors, qu’à prendre le large et à se construire des châteaux de sable dans la tête pour ne pas perdre pied.
Avec un souffle puissant qui nous soulève dans le cœur des tempêtes secrètes, l’autrice cartographie le paysage mystérieux de la maladie et de l’autre. L’autre : ce fils qu’on ne comprendra jamais tout à fait, cette créature étrange avec du vent sous le front et la langue au bout des doigts.
Une pièce intime pour deux actrices, deux acteurs et un chœur, qui nous emporte aux extrémités de nous-mêmes.
Et, puis le roulis
Milène Tournier